LE MAL EST FAIT, IL FAUT RECONSTRUIRE!
Lorsque le plan catastrophe a été déclenché, une multitude de services officiels se sont présentées pour agir. Comme: le Parquet de Verviers, la Gendarmerie, la Police, les Autorités Communales, l’Association liégeoise du gaz, la Croix Rouge de Belgique, le CPAS,… et bien avant tout le monde les Pompiers de Theux relayés par la suite par les pompiers de Liège, Herve, Pepinster, Welkenraedt, Spa,…Très rapidement les plus hauts responsables de notre province ont été sur place. Le Gouverneur Pol Bolland a passé plusieurs heures sur le terrain et à la cellule de crise. Le Commandant Yans a dirigé sur le terrain toute la manœuvre de déblaiement…

Mais à côté de ces professionnels, il y a tous les bénévoles qui ont spontanément proposé leur aide. Certains ont voulu avec leurs outils se mettre au travail pour déblayer; d’autres ont offert une boisson, de la tarte, des sandwichs; d’autres ont ouvert leur restaurant pour offrir des repas aux sinistrés; 400 offres de logement ont été comptabilisées; les scouts ont travaillé le samedi et le dimanche pour déblayer les trottoirs et aider à l’évacuation des sinistrés; et ils sont des dizaines de ” monsieur tout le monde ” à être venu proposer des vêtements, un moyen de chauffage,… Et la liste peut encore s’allonger.

Dans les textes qui vont suivre, nous avons voulu retracer plus spécifiquement ce qui a été mis en place pour secourir notre localité, pour aider chaque sinistré à reconstruire ce qui pouvait encore l’être. Nous allons aussi vous tenir au courant de l’avenir des commerces sinistrés. Mais avant d’entrer dans les détails matériels de cette aventure tragique, nous nous devons de rendre un hommage à nos amis Paul et Roland.

HOMMAGE A PAUL ET ROLAND.
Nous avons cru bon de reprendre le texte prononcé par l’échevin P. Boury au nom du commandant Bouffa lors de la cérémonie d’adieu du mardi 7 janvier.

” Devant ce tragique désastre qui vient de frapper le centre de notre cité, c’est aujourd’hui la pensée et l’esprit de Pierre Bouffa, Commandant du service régional d’Incendie de Theux que vous entendez.

ROLAND BASTIN, jeune stagiaire est entré au Corps le 1er décembre 1980. Pendant plus de 16 ans, son affabilité, sa politesse, sa gentillesse, son dévouement, sa serviabilité ont séduit ses collègues. Jamais il ne put élever la voix et, ses collègues admiraient sa cordialité et pouvaient compter sur Roland. Toujours présent, jamais avare de son temps, sa courtoisie et son esprit de camaraderie n’étaient pas de vains mots. Ses collègues l’appréciaient et lors du dernier renouvellement de l’amicale, il fut élu comme membre du conseil d’administration. Cette amitié indéfectible qui le liait aux autres lui valut, jointe à ses qualités professionnelles, d’être récemment promu caporal ce 1er avril 1996. Responsable de la mission essentielle de l’entretien des masques respiratoires, génie du clavier, fan de l’écran, il était devenu le patron du système RINSIS à Theux qui paraissait à tout un chacun si compliqué. Marié à Michelle, papa de Jennifer, âgée de 10 ans et du petit Lionel, 9 mois, Roland n’aura jamais les 40 ans qu’il allait atteindre. A 12h41 ce mardi 04 janvier, Roland une fois de plus travaillait à la caserne. Il a bondi dans Theux pour se rendre avec deux équipiers Place du Perron. Quatre minutes plus tard, ils étaient sur place pour évaluer une situation qu’ils estimèrent très vite périlleuse. Rejoints par d’autres collègues, ces volontaires, d’initiative, intelligemment, avec calme et rapidité évacuèrent le périmètre immédiat de l’immeuble concerné…

PAUL LEMAIRE a intégré le Service Régional d’Incendie le 1er juin 1982. Il est parfaitement inutile de remémorer à chacun la façon parfaite avec laquelle il menait son travail. Sans aucune malice, il n’est pas exagéré d’affirmer que Paul en devenait agaçant d’être administrativement parfait. Ceci n’est pas une phrase de circonstance mais représentait la réalité pure et simple. Là où l’homme passait, pas besoin de repasser, aucun contrôle a posteriori n’était nécessaire. Une mission était sacrée, elle était demandée, elle était accomplie. De surcroît, Paul était discret, rien ne filtrait des informations confidentielles qui étaient transmises, jamais un mot sur un de ses collègues, toujours là à régler des situations dont ses collègues ne pouvaient pas toujours imaginer la complexité. Paul était le bras droit administratif du Commandant, l’épaule sur laquelle il aimait s’appuyer. Gérant de surcroît, avec parcimonie et rigueur, le matériel du service et les comptes de l’Amicale, rien ne lui échappait. Connaissez-vous beaucoup de responsables matériels qui, avant de prendre une décision, font essayer les paires de gants ? Connaissez-vous beaucoup de trésoriers qui, d’initiative, organisaient pour l’Amicale avec autant de précision la façon de trouver le cadeau adéquat pour un mariage, une naissance, une promotion ? Ces qualités t’offrirent une rapide promotion de sergent le 1er octobre 1986. Époux de Collette, papa de Pascale, 33 ans, Patrick 30 ans et Frédéric 23 ans, Paul venait, il y a peu de temps d’être prépensionné. Le sort et la fatalité ne t’ont pas permis, Paul, de profiter d’une pleine retraite. Un appel téléphonique en ce triste 4 janvier, t’a décidé, une fois de plus, à intervenir pour les habitants de Theux… ”

Pays de Franchimont 609 février 1997

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