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Le passé du hameau de Vertbuisson est marqué par sa situation très spécifique du point de vue de la géographie humaine. Implanté au bord de l’ancienne voie de Liège – que nous emprunterons dans quelques instants – dans la partie la plus désertique de son tracé entre la cité des princes-évêques et l’abbaye de Stavelot, il a eu tout naturellement la vocation de relais routier offrant le gîte et le couvert aux voyageurs. Une brasserie artisanale y fonctionnait au XVIIIe siècle. Trois potales millésimées datent de cette époque. Situé d’autre part en bordure de la « Porallée » (terre franche située dans une enclave du duché de Luxembourg), Vertbuisson a dû assumer le rôle de poste avancé du marquisat de Franchimont face à la vindicte des porallistes luxembourgeois, jaloux de leurs privilèges de jouissance sur cette terre franche. La nécessité de se défendre contre les incursions armées des gens de la vallée a indubitablement conduit les habitants du hameau à se grouper pour mieux se porter secours. Les représailles armées motivées par les contestations des limites de la terre franche ont duré quatre siècles. Ces contestations n’ont pris fin qu’après l’indépendance de la Belgique par un accord de bornage entre les bourgmestres de Remouchamps et de La Reid. Neuf bornes de pierre furent posées à intervalle régulier dans le coupe-feu marquant la limite convenue.

De plus, le hameau de Vertbuisson se distingue par son homogénéité architecturale. Toutes les anciennes maisons sont construites en moellons de grès et quartzite qui sont les pierres que l’on trouve à même le sol des environs. Le n°311 a conservé le modèle original des maisons traditionnelles du hameau fagnard : murs épais à mortier de sable et de chaux, fenêtres à meneau et encadrement de pierre de taille, tuiles « à torchette » dépourvues d’emboîtement. Elles conservent la chaleur en hiver et la fraîcheur en été. Remarquons le losange cordé, symbole de solidarité, figurant sur la clef de voûte de la remise du n°310 : un seul trait continu refermé en boucle dessine quatre cœurs entrelacés.

De cet oasis dans la lande sauvage au bord de la Vecquée ; ( ce tronçon carrossable est ce qui reste de l’ancienne voie de Liège, appelée « Vêquée » ou « Pierreuse Voie », parce qu’empruntée par les évêques de Liège se rendant à l’abbaye de Stavelot) démarre la belle promenade du Ninglinspo

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A voir et à savoir…

– La Charmille ; créée en 1885 par l’industriel JR. Nys sur l’ancienne voie de Liège, la charmille se constitue de 4.700 plants. Classée depuis 1979, la Charmille taillée et incurvée forme une véritable voûte végétale de 573 mètres de longueur. Elle est unique en Europe.
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– Le Château du Haut-Marais : Cet ensemble a été initialement construit à la fin du XVIe siècle, par le receveur du prince-évêque de Liège, Simon de Maret, pour sans doute percevoir les droits de passage sur la Porallée, cette ancienne voie romaine qui traversait le plateau fangeux, hostile et désertique. Ce château est ensuite passé à diverses familles, dont celle de l’industriel Nys en 1878, à qui on doit la création de la Charmille. En 1948, le CPAS de Verviers le racheta pour y installer un centre de cure appelé « Home Gobert Martin ». En 1989, la Province de Liège l’acquit pour en faire l’internat de son École d’agriculture, l’Institut agronomique de La Reid. Une ancienne pierre est encastrée dans le pignon est du château actuel et donne comme indication « HAVMARET 1770 ».

www.lareid.be

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