LE MOULIN DE HODBOMONT

Au cours des siècles passés, de nombreuses roues hydrauliques installées sur les bords de nos biez ou de nos ruisseaux ont fourni l’énergie à diverses industries theutoises: moulins à fer (forges), moulins à tan, moulins à foulon, moulins à bois (scieries) ou tout simplement moulins à farine, mais une seule de ces roues est encore visible, celle du moulin de Hodbomont.
Ce moulin à eau, le plus récent dans la région, fut construit en 1822 et faisait partie du domaine du château de Hodbomont, habité à cette époque par les de Pinto. Moulin à farine, il était actionné par une grande roue puisant l’eau dans le ruisseau du Wayot qui débouchait par une voûte, des étangs de Hodbomont, ce qui assurait au moulin une retenue d’eau largement suffisante pour les périodes de sécheresse.

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Cette sorte d’activité fut assez éphémère car vers 1860, le bâtiment est désigné simplement comme grenier à grains. La roue tournera à nouveau, mais cette fois pour actionner les machines d’une scierie. Maintenant toute rouillée, elle regarde le Wayot qui, la longeant, s’en va vers son destin.
Nous vous proposons pour conclure cet article, un poème de Lucien Simon, extrait de son beau livre «Moulins de chez nous», paru en 1992 et dont la couverture est illustrée par cette roue de chez nous.

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Le moulin d’Hodbomont

Il est rude, vénérébable comme un vieux centenaire,
Pourtant depuis longtemps son chant a dû se taire
Tout au fond des vallons d’un pays légendaire:
Pays de Franchimont.Silencieux, solitaire.

Il m’attendait là-bas, un jour je suis venu
Au détour d’un chemin, et j’en fus très ému.

Sa roue délabrée, rouillée, abandonnée,
Gigantesque restant d’une splendeur passée.

Qui impressionne encore malgré qu’elle soit là inactive, immobile,
Elle est si puissante, vaillante et docile,

Fit tourner à son gré la meule du moulin
Réduisant en farine le meilleur des grains

Que le soleil d’été dans nos champs fit mûrir
Que de belles choses elle pourrait nous décrire
Si elle pouvait parler, grande roue qui se tait.
Pourtant autrefois laborieuse elle chantait
Avec la rivière joyeuse qui l’animait.

Mais les chants s’éloignèrent dans les brumes du passé
Ils sont si lointains et presque oubliés

Vieux moulin, vieille roue au doux chant si lointain
Mon seul voeu serait aujourd’hui, c’est certain
De vous voir renaître un jour, de grand matin.

A. Gonay
PDF 564, Mai 1993

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