UN AVIATEUR THEUTOIS 1 HEROS DE LA R.A.F.: LE SQUADRON LEADER HENRI GONAYD.F.C.

Le vendredi 28 février 1992, à la base d’aviation militaire de Brustem, on a rendu un hommage national a un aviateur theutois dont la conduite durant la dernière guerre a été exemplaire.

Par une belle après-midi ensoleillée, quinze jeunes pilotes belges et un hollandais ont reçu leurs ailes des mains du lieutenant-general aviateur G. Vanhecke et leur promotion a reçu le nom de «Major-aviateur Henri Gonay».

Le général a ensuite retracé la carrière de ce pilote qui, après bien des exploits, devait trouver la mort au combat en juin 1944.

Henri Gonay, fils de Walter et de Marie Schwannen, est né à Theux le 21 juillet 1913.

Après de solides études moyennes, il s’engage à 18 ans comme élève-pilote à l’Aéronautique militaire.

En mai 1933, il devient caporal aviateur, puis passe à diverses escadrilles, ses qualités exceptionnelles de pilote lui valent de devenir moniteur à l’ecole de pilotage de Wevelgem, puis à Deurne où il est surpris par l’invasion allemande du 10 mai 1940.

Notre petite aviation est clouée au sol par les bombardements dès le premier jour et le 13 mai, il passe en France avec son unité et continue son travail d’instructeur à Tours, puis à Bordeaux. Alors que l’aviation belge est dirigée vers le Manx, il réussit avec trois autres pilotes belges à s’embarquer à Bayonne vers l’Angleterre où il arrive le 23 juin, il s’engage immédiatement à la Royal Air Force et se forme aux méthodes de combat anglaises au camp de Gloucester.

Le 12 juillet, il est commissionné officier-pilote (sous-lieutenant) et, avec 28 autres pilotes belges, il va participer à la fameuse bataille d’Angleterre qui va tenir en échec la formidable aviation de Goering.

II est affecté à la Coastal Command (Défense côtière) et fait partie du 235eme Squadron, équipe de bimoteurs, les chasseurs-bombardiers Blenheim, avions d’une très grande autonomie de vol, assez lents mais puissamment armés. Leur mission est multiple: survoler les côtes ennemies de la Norvège à la France pour repérer et attaquer les préparatifs de débarquement, surveiller les mouvements de la flotte allemande, faire la chasse aux sous-marins, assurer une protection aérienne aux unités navales légères, intercepter sur mer les bombardiers allemands lors de leur retour vers leurs bases sur le continent….

Le 10 août, il effectue son premier vol de combat et quasi quotidiennement, durant, presque trois mois, il effectue l’une ou l’autre de ces missions.

Le 8 octobre, durant une patrouille au large de Cherbourg, il abat un hydravion allemand.

Fin octobre 1940, il est appelé à reprendre son rôle d’instructeur, d’abord à l’école élémentaire, puis à l’école de Combat n°58. A sa déride, il reprend du service actif, suit un stage de reconversion et est nommé Flying Officier (capitaine).

Lors de la constitution du 350 Belgian Squadron, il prend le commandement, flight, mais les Anglais le rappellent au 232 Squadron.

Il participera également au débarquement des Canadiens à Dieppe, le 19 août 1942. Pour sa conduite à cette occasion, les Français vont lui décerner la Croix de Guerre française avec palmes de bronze: «l’officier aviateur belge a brillamment conduit son escadrille au cours de trois sorties lors du coup de main de Dieppe, assurant à basse altitude la protection des troupes et repoussant efficacement les attaques des bombardiers ennemis».

En septembre 1942, il est nommé Squadron Leader (major), un an lus tard, il subit une nouvelle reconversion sur un nouvel avion, le Hawker Typhoon et prend la tête d’une escadrille anglaise avec laquelle il participe aux attaques de sites de lancements de V1 dans le Nord de la France et à diverses opérations pour préparer le débarquement.

Dès le 6 juin 1944, Gonay mène son unité de combat en Normandie, jour après jour, il effectue de nombreuses missions d’appui feu.

Le 24 juin, il conduit 8 [?Typhoon] et 8 [?Spitfire] en patrouille «anti-shipping» aux abords de l’île de Jersey, apercevant des navires armes, il donne le signal de l’attaque, mais un puissant tir de D.C.A. s’élevant de l’île et des navires touchent grièvement son appareil qui s’écrase dans l’île.

Henri Gonay ne survit pas au «crash».

Le 2 juillet, le Roi Georges VI lui décerne la « Distingued Flying Cross ».

Sa dépouille mortelle d’abord inhumée avec les honneurs militaires au cimetière de Jersey a été rapatriée en 1949 et enterrée au cimetière d’Evere, localité qu’il habitait avant mai 1940 en compagnie de son épouse et de sa fille.

Voici une courte biographie digne d’être montrée en exemple, non seulement aux jeunes pilotes de la promotion de février 1992, mais aussi particulièrement à tous les Theutois. Notre cité peut être fière d’avoir donné naissance à ce véritable héros de la dernière guerre et sa mémoire se devrait d’être perpétuée au sein de notre communauté.

Pays de Franchimont n°551, avril 1992

Retour en haut