A la sortie de Juslenville, au sommet d’un rocher dominant la Hoëgne, se dresse une chapelle qui, bientôt, sera transformée en maison d’habitation. D’importants travaux de terrassement, en vue d’y aménager une voie carrossale, sont en cours.
A cet endroit, il aurait existé un chemin de croix formé de sept stations qui aboutissait à un ermitage situé à l’emplacement de cette chapelle. Il s’y serait passé un drame que J.-J. Leloup, auteur de poèmes sur Juslenville, a décrit en 1812. Le Frère Hyacinthe, ermite de ce lieu, y aurait été assassiné par des brigands qui espéraient découvrir un trésor et qui n’y découvrirent qu’un cilice et une haire (chemise en poils de chèvre qu’on portait comme le cilice pour faire pénitence).
Le Châtelain de Juslenville, Edmond Fyon, y fit bâtir une chapelle, d’où ce nom de “chapelle Fyon”, donné de nos jours à l’édifice.
Cette chapelle à nef unique et de style gothique fut réalisée par l’architecte et sculpteur verviétois Vivroux. Les vitraux, actuellement détruits ou disparus, étaient constitués de débris de verrières anciennes provenant de l’ex-cathédrale St-Lambert de Liège et de l’église de Theux.
Chaque dimanche, le chapelain d’Oneux venait y célébrer la messe. En 1888, la mise en service de l’actuelle église entraîna la désaffection de la chapelle où l’on ne célébrait plus les offices qu’à de rares occasions. Elle connut des fortunes diverses, servant de local de patronage, de catéchisme, avant de servir de maison d’habitation.
Elle fut ensuite laissée à l’abandon pendant de nombreuses années et fut seulement fréquentée par quelques moutons et garnements qui ne firent qu’accélérer les dégâts causés par le temps.
Fort heureusement, elle va connaître une nouvelle jeunesse et, en conservant son aspect extérieur, elle gardera toujours le charme du passé.
Source “Le Courrier”