Il y a bien des années le bois de Stockis, de Rohaimont, du Jonckeu et de Staneux ne formaient qu’un avec l’Hertogenwald. Cette vaste forêt était peuplée de toutes sortes d’animaux, plus ou moins féroces et mystérieux. Selon les gens de l’époque, on y trouvait même des “leuwerous”. Nos “leuwerous” ressemblaient à des loups de forte taille, et se montrait surtout à la “vesprée” voire même la nuit. Ils poussaient alors des hurlements qui faisaient frémir grands et petits. On disait que leur peau était à l’abri des atteintes de n’importe quelle arme. De temps à autre, ils apparaissaient dans les parages de notre bonne ville….Brrr. Les gens de Chawieumont en tremble encore car c’est sur cette colline qu’ils affectionnaient de se terrer lors de ces expéditions.
Dans l’une des trois ou quatre constructions en “païou” (sorte de torchis) de Sassor vivait une famille de trois personnes : père, mère et un petit garçon appelé Lambert.
Un soir alors que notre petit Lambert était assis sur une souche près de la maison paternelle, voici qu’apparut un “leuwerou” de taille puissante. Sans s’émouvoir des cris de l’enfant, le fauve s’en empara et disparut dans le fourré. Le père accourut et s’armant de sa lourde cognée, se lança à la poursuite du ravisseur. Celui-ci confiant dans son invulnérabilité, rentrait tranquillement dans son terrier. Le malheureux père bientôt face à face avec le fauve fit le vœu de consacrer son fils s’il en réchappait. Rassemblant alors toute son énergie, il asséna un coup terrible au “lewerou” qui lâcha sa proie et s’enfuit en hurlant.
Le petit Lambert devint un moine vénéré pour sa piété. Dès ce jour, les apparitions de loups garous devinrent de plus en plus rares pour disparaître petit à petit.
D’après un texte de Regn. Tieffels.