Cette jeune dame dont l’âge n’est pas facile à calculer (racine carrée de 81, multipliée par 5, moins 20, plus 29, divisé par 2) est une habitante récente de nos contrées.

C’est un peu par copinage avec Vincent Moreau (neveu d’André Hody, frère de Bernard, cousin de Philippe,…) qu’elle s’est retrouvée en plusieurs étapes dans une petite maison de Hodbomont.

De prime abord, elle vous présente un visage plutôt rond et, assez souvent, rapidement souriant.

Bref, c’est une fille sympa. Elle est très communicative et connaît une foule de personnes.

Je dois m’arrêter ici, car un nombre de compliments aussi important est suspect et annule l’effet escompté. Je veux donc éviter qu’on dise de Martine : “Pour qui se prend-elle, cette fille de la ville !”. Surtout qu’elle vient de Grand-Rechain.

Si elle aime la ville, en partie pour ses rencontres culturelles, elle est une campagnarde convaincue.

Il faut vous dire aussi que Martine n’est pas du genre à attendre que les choses se fassent toutes seules. Quand elle le dit, elle le fait. Un peu pour voir, un peu pour en savoir plus, un peu pour y être, elle est presque membre actif de la commission manifestations et folklore du Syndicat d’lnitiative de Theux. C’est sans doute pour cela que nous voulons vous la présenter.

Car, elle est, à titre bénévole, l’un des piliers du festival de marionnettes qui s’organise fin du mois d’avril (cf. cette édition du Pays de Franchimont).

Après ces quelques mots d’introduction, et pour ce que tu es, Martine, soit la bienvenue à Theux !

Quand nous l’écoutons parler de son passé, nous apprenons que, de la période allant de l’école communale au début du secondaire à Sainte-Claire Verviers, apparaît un goût artistique. L’art plastique est, à ce moment-là de son existence, important.

A l’âge de quinze ans, le hasard mêlé à l’admiration qu’elle porte à une copine de classe pousse Martine à franchir les portes du conservatoire.

La découverte de l’art dramatique et de la déclamation commence. La copine décroche, mais Martine, elle, s’accroche et termine toutes ses classes.

Cela correspond aussi au moment où elle entame des études supérieures. Elle est attirée par l’histoire de l’art et la restauration d’œuvre d’art. Manque de chance pour elle, cette section n’ouvre que quelques semaines après son inscription.

Histoire d’être dans le coup, elle s’inscrit alors, mais dans le but d’attendre quelques semaines, dans la section peinture de l’Institut Saint-Luc. Elle va aimer et finalement terminer sa formation en trois ans.

Mais Martine n’est pas encore au bout de son chemin. Elle est toujours atteinte du virus de la scène. Son envie reprend.

Elle s’inscrit au conservatoire de Liège en 2e année de déclamation et en lère année d’art dramatique. Son objectif est simple mais ambitieux : obtenir le premier prix.

Trois ans plus tard, c’est chose faite. Pourrait alors commencer la longue attente, la longue recherche d’un premier contrat. C’est mal connaître notre apôtre.

Avant même la fin de ses études et profitant du contexte d’un cours, elle va, avec des amis, créer une compagnie théâtre : “Art et couleur” qui vit toujours aujourd’hui. Leur première pièce : “Mademoiselle Julie” a été jouée douze fois au théâtre de l’Etuve.

Elle n’attend pas, elle entreprend. Elle est dynamique, mais aussi réfléchie.

Son inspiration, ses goûts, ses vues, elle les doit à des gens comme Monique Donnay, Jean-Michel Frères, Jérôme Deschamps, Charlie Degotte, Yves Hunstad, Agnès Jaoui. Jean-Pierre Bacri…

Quand on a la volonté de produire des spectacles, de les jouer, de les écrire, de les mettre en scène, il faut des moyens financiers pour le lancer, mais il faut aussi des spectateurs et des contrats pour jouer.

Chez nous, au niveau des spectacles pour enfants, il y a un passage obligé. Il faut participer aux rencontres officielles de Huy. Si on est sélectionné, cela signifie qu’on sera reconnu par les Tournées Art et Vie et, automatiquement, qu’on est introduit dans le réseau des spectacles d’enfants.

Fin 1998, c’est chose faite avec un spectacle qui s’intitule “Soleil dans la cheminée”. Ce spectacle sera joué plus de cent fois en dix-huit mois.

Mais les projets ne s’arrêtent pas là. La troupe veut être reconnue comme professionnelle. Pour cela il faut être sélectionné trois fois à Huy pour trois spectacles différents. En cette fin mai 2000, la compagnie Art et Couleur se présentera à Huy avec un nouveau spectacle “Encore une bonne chose de faite !”.

Martine a remisé ses pinceaux. Le théâtre, aujourd’hui, c’est une très grande partie de sa vie. Que cela soit comme metteur en scène (cfr “Bruit de bottes”, créé pour le théâtre du Souffle) ou comme comédienne.

Martine vit, ressent, pense, mange, déguste, respire au rythme, au son du théâtre. Pour elle, le théâtre, c’est vital !

Martine est aussi engagée pour défendre la cause de l’artiste. Elle croit profondément qu’il faut donner un vrai statut à celui-ci. Il faut lui donner un statut adapté à sa réalité.

Martine a aussi des rêves,… et même pour notre localité. Elle est convaincue que notre localité a tous les atouts pour développer un centre culturel digne de ce nom…

Mais attention, Martine est une artiste avec son humeur,… Le théâtre, c’est pesant, c’est angoissant,… Alors, si vous la croisez à la piscine, SVP, ne lui parlez pas de théâtre !

Alexandre Lodez

Pays de Franchimont n°644, avril 2000

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